11/09/2025

Venin d’abeille: prometteur contre le cancer, mais pas encore un médicament aujourd’hui

Des expériences menées en laboratoire montrent que la mélittine, principale molécule active du venin d’abeille, peut percer la “coque” des cellules cancéreuses et les détruire, notamment dans des lignées de cancer du sein agressif. Mais ces résultats, encore précliniques, ne signifient pas que le venin soit un traitement anticancer utilisable chez l’humain aujourd’hui. En pratique, le venin reste toxique, peut provoquer des réactions locales et systémiques sévères, et il n’existe pas d’autorisation comme médicament anticancéreux.

Ce que dit la science (en laboratoire)

La mélittine est un petit peptide amphipathique qui s’insère dans les membranes cellulaires. Sur des cellules tumorales, elle crée des trous, perturbe les équilibres internes et fini par détruire la cellule. Cette action “perce la coque” explique l’effet anticellule cancéreuse observé in vitro et chez l’animal.
Au‑delà de la perforation membranaire, la mélittine interfère avec certaines voies de signalisation de la croissance et de l’invasion tumorales, ce qui renforce son intérêt théorique. Des travaux récents explorent aussi des combinaisons avec des vecteurs ciblés et, en immunothérapie, des synergies potentielles.

Des résultats prometteurs, mais encore précliniques

Les données les plus médiatisées concernent des lignes cellulaires de cancer du sein (y compris triple négatif et HER2+), mais d’autres modèles (poumon, foie, mélanome) ont aussi été étudiés en laboratoire. Ces résultats restent toutefois précliniques: ils ne suffisent ni à prouver l’efficacité clinique, ni à définir des doses sûres chez l’humain.
La recherche médicale se poursuit, dans le but, à terme, de contourner la toxicité réelle du venin d’abeille dans un corps humain. ça prend du temps.

Pourquoi ce n’est pas un traitement validé

Aucun essai clinique concluant n’a pour l’instant établi l’efficacité et la sécurité du venin d’abeille ou de la mélittine en oncologie humaine. Les instances médicales et analyses grand public rappellent qu’il ne s’agit pas d’un “remède contre le cancer”, et que plusieurs années d’études sont encore nécessaires pour confirmer un bénéfice clinique, définir les schémas d’administration et maîtriser les effets indésirables.
En l’absence d’autorisation de mise sur le marché, la “bee venom therapy” n’est pas proposée comme médicament en officine et ne doit pas être utilisée en automédication contre le cancer. La priorité reste aux traitements validés par des essais cliniques et recommandés par les référentiels.

Par 242sante.net