Entre le 17 et le 24 novembre 2025, le Congo-Brazzaville a franchi un cap décisif. Trois infrastructures sanitaires majeures ont été inaugurées en une semaine, redéfinissant l’accès aux soins pour des millions de Congolais. Ces nouveaux établissements combinent technologie de pointe, capacités diagnostiques avancées et services essentiels jusque-là inaccessibles dans ces régions éloignées de la capitale.
Institut National de Biologie et de Veille Sanitaire à Pointe-Noire : le laboratoire qui détecte les épidémies
Inauguré le 17 novembre à Pointe-Noire, l’INBVS représente bien plus qu’un simple laboratoire. Avec ses cinq laboratoires interconnectés (biologie moléculaire, microbiologie, biochimie, bromatologie et biologie d’urgence), il devient le sentinelle sanitaire de la nation. Les investissements s’élèvent à 4,5 milliards de FCFA financés par la Banque Mondiale.
Cet institut détectera les maladies infectieuses dangereuses — fièvre jaune, choléra, monkeypox, Ebola — avant qu’elles ne deviennent épidémiques. Avec au moins 100 agents qualifiés, il garantit à la région une surveillance permanente et un diagnostic fiable, tout en participant à la formation universitaire.
Hôpital de Sibiti dans la Lékoumou : 200 lits pour 80 000 habitants
Le 21 novembre, Sibiti accueille son premier hôpital général moderne. Construit sur 5 hectares avec 8 blocs fonctionnels, cet établissement dispose de 200 lits et offre des services complets : chirurgie (bloc opératoire + 10 salles), soins intensifs (5 salles de surveillance), maternité, imagerie médicale et néonatologie.
Avant cette inauguration, 80 570 habitants du département devaient parcourir des distances impossibles pour une intervention chirurgicale compliquée. Aujourd’hui, avec 193 agents mobilisés au démarrage, dont une soixantaine de médecins, l’hôpital fonctionne de manière totalement autonome grâce à ses forages, son usine d’oxygène et son groupe électrogène redondant.
Hôpital de Ouesso: fin du calvaire des 400 km
Le 24 novembre marque un tournant pour la région nord. L’Hôpital Général de Ouesso, le plus grand hôpital du nord, ouvre ses portes à 835 km de Brazzaville. Les habitants ne devront plus parcourir 400 km entre Ouesso et Oyo, pour beneficier de grands soins.
Cet établissement impressionnant propose 235 lits, 7 services spécialisés (médecine, chirurgie, pédiatrie, gynécologie obstétrique, réanimation adulte et pédiatrique, urgences). Il dispose d’un équipement dernier cri : monitoring sophistiqué, respirateurs, défibrillateurs, télémédecine pour consultations à distance. L’autonomie énergétique garantit un fonctionnement stable dans cette zone reculée.
Investissement stratégique : 115 milliards FCFA pour transformer la santé
Le financement de ce projet ambitieux reflète les priorités nationales :
* 115 milliards de FCFA (≈ 175 millions d’euros) pour Sibiti et Ouesso, dont 30 milliards de FCFA apportés par la Banque de Développement des États d’Afrique Centrale (BDEAC)
* 4,5 milliards de FCFA de la Banque Mondiale pour l’INBVS
* Cofinancement de l’État congolais et partenaires internationaux
Il faut espérer que du personnel qualifié soit affecté dans ces centres et qu’il vive réellement dans ces villes. L’une des difficultés de notre système de santé dans les provinces éloignées, est d’avoir des agents qui passent plus de temps à Brazzaville qu’à leurs postes. Officiellement, ils y vont pour des problèmes administratifs ou de santé.
Programme national 2025-2026 : 12 hôpitaux généraux, un par département
Construit par la société brésilienne Asperbras, la même qui avait gérée le projet « Eau pour tous ». Ces constructions illustrent la volonté d’ancrer le Congo dans la modernité sanitaire à travers le programme « Santé pour tous » lancé en 2013. L’objectif : un hôpital général dans chaque département. Il y avait 12 départements à l’époque, maintenant on en a 15. Donc, 3 autres villes profiteront certainement de ce maillage sanitaire. Après les établissements de Brazzaville et Pointe-Noire, l’an dernier, Sibiti et Ouesso consolident cette couverture. Kinkala (Pool) et Impfondo (Likouala) suivront en 2026 avec des travaux déjà à 70% d’avancement. Plusieurs observateurs pensent qu’ils pourront être inaugurés dans la foulée de la campagne électorale des présidentielles, dans 4 mois.
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