Entre janvier 2025 et décembre 2028, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le gouvernement congolais vont collaborer étroitement sur la base d’un plan stratégique mobilisant 45,1 millions de dollars américains. Ce plan a été présenté le 05 décembre dernier à Brazzaville.
Un bilan mitigé des efforts précédents
Entre 2009 et 2013, la première stratégie de coopération avait jeté les bases d’une transformation avec une mobilisation de 39,7 millions de dollars. Cela a produit des résultats concrets : renforcement des soins de santé primaires dans 12 districts sanitaires avec 95 aires de santé formées et renforcées, création d’un système de production et d’analyse de données en vue de la réalisation d’enquêtes et d’analyses pour la prise de décisions, appui à l’amélioration de la gestion des médicaments et des vaccins, etc.
Cependant, des défis persistants demeurent. La mortalité maternelle reste élevée à 304 décès pour 100 000 naissances vivantes. Les inégalités urbain-rural ne se sont pas résorbées : 58% de la population vit à Brazzaville et Pointe-Noire, tandis que les zones rurales manquent de personnel (1 agent pour 1000 habitants au lieu de 4,4 recommandés) et de ressources.
2025-2028 : cinq grandes priorités pour transformer le Congo
Pour la période 2025-2028, les deux parties ont retenu cinq priorités :
Priorité 1 : Promouvoir une meilleure santé et un meilleur bien-être (4,5 millions USD)
On attaque les causes des maladies à la racine : pollution, climat, alcool, tabac. L’OMS va aider le Congo à élaborer un plan national de lutte contre le changement climatique intégrant la santé, développer des programmes contre le tabac et l’alcool, et promouvoir des environnements plus sains. L’idée simple : réduire la maladie avant qu’elle ne survienne.

Priorité 2 : Gouvernance, financement et ressources humaines (11,6 millions USD)
C’est le cœur du problème. Sans argent et sans personnel compétent, rien ne fonctionne. L’OMS va aider, entre autres, à l’élaboration d’un plan national pour mieux répartir le personnel entre villes et campagnes, améliorer la formation, retenir les talents avec des conditions décentes, et appuyer la validation de la liste des tests de diagnostic essentiels selon le modèle de l’OMS.
Priorité 3 : Améliorer les services de santé, surtout pour la mère et l’enfant (15,6 millions USD)
C’est le cœur battant de la stratégie – 34% du budget total. Les actions clés : réduire la mortalité maternelle en améliorant la qualité des soins à l’accouchement, renforcer les centres de santé intégrés (CSI) par l’équipement et la formation des agents, assurer l’approvisionnement en médicaments essentiels, garantir l’accès aux services de vaccination, créer des services adaptés aux personnes âgées, et réviser les normes de fonctionnalité des établissements de santé.
Priorité 4 : Sécurité sanitaire et urgences (8,9 millions USD)
Les inondations, épidémies et paludisme arrivent sans crier gare. Les actions prévues : mettre en place des systèmes de surveillance pour détecter rapidement les épidémies, déployer des équipes d’intervention rapide (SURGE) opérationnelles dans les 12 départements, élaborer des plans d’urgence dans chaque district, adopter l’approche « Une seule santé » (santé humaine, vétérinaire, environnement), et renforcer les laboratoires.
Priorité 5 : Renforcer l’OMS elle-même (4,5 millions USD)
Assurer une meilleure gestion de l’information et des budgets, promouvoir l’équité dans l’accès aux services, et coordonner l’action des partenaires pour éviter les doublons.
Le financement : un défi majeur
Seulement 9 millions USD sont déjà promis ; les 36 millions restants doivent encore être mobilisés auprès des bailleurs de fonds. La priorité 3 (services de santé de qualité) reçoit l’allocation la plus importante, mais 80% de ce budget reste à financer.
Source : Stratégie de Coopération de l’OMS avec la République du Congo 2025-2028
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