Une dame rapporte la présence répétée d’un ver intestinal, tantôt dans son anus, tantôt dans son vagin. Elle a déjà suivi à plusieurs reprises des traitements antiparasitaires, sans succès. Cette situation a affecté sa confiance en elle ainsi que sa vie sexuelle. Dans son entourage, certains évoquent un sort mystique. Avant de se rallier à cette idée, elle a décidé de se rendre à l’étranger pour se soigner. Était-ce vraiment nécessaire ?
Parmi les parasites intestinaux, on trouve un ver appelé oxyure. La femelle, longue d’environ 12 mm, a l’habitude de sortir la nuit pour pondre ses œufs autour de l’anus. Dans de rares cas, elle migre jusqu’au vagin, provoquant chez la patiente des démangeaisons au niveau de la région périnéale. Cette infestation est plus fréquente chez les enfants, qui peuvent ensuite contaminer les adultes.
Les vermifuges détruisent les vers adultes mais pas les œufs, lesquels peuvent survivre de 1 à 3 semaines. Ainsi, à partir des mains ayant gratté le périnée ou la vulve, la réinfestation est possible, installant un cercle vicieux évitable.
Rompre le cycle de réinfestation
En complément du traitement médicamenteux prescrit par le médecin, elle aurait dû associer:
- Une hygiène stricte : se laver soigneusement chaque matin (privilégier la douche au bain), changer quotidiennement les sous-vêtements et pyjamas, laver régulièrement la literie, les vêtements et les jouets à haute température, et nettoyer l’environnement (aspirateur) pour éliminer les œufs.
- Un traitement collectif : soigner simultanément tous les membres du foyer, même asymptomatiques, afin d’éviter les contaminations croisées.
- Éviter le grattage : ne pas se gratter la région vulvo-périnéale pour limiter la dissémination des œufs.
Dans le cas de cette dame, la clinique turque où elle se rendra effectuera certainement un bilan complet et coûteux. Souhaitons que les résultats ne révèlent rien d’autre que la présence d’œufs d’oxyures.
