Le Brazilian Butt Lift ou lifting brésilien est l’une des interventions esthétiques les plus dangereuses jamais développées. Avec un taux de mortalité estimé entre 1 cas sur 3 000, le BBL présente une mortalité 10 à 20 fois plus élevée que les autres chirurgies plastiques. Ce chiffre alarmant est moins connu que la popularité croissante de la procédure, notamment en Afrique. A titre de comparaison, la mortalité est estimée à 1 sur 55 000 pour une chirurgie plastique standard et 1 sur 13 000 pour l’abdominoplastie, qui était autrefois l’intervention esthétique la plus risquée. Le BBL consiste à injecter au niveau des fesses, de la graisse prélevée sur d’autres parties du corps. D’autres praticiens utilisent également ce qu’ils appellent du BBL Liquide, où ils injectent non pas la graisse mais un liquide special comme l’acide hyaluronique. Ces interventions comportent des risques comme:
L’embolie graisseuse pulmonaire : le tueur silencieux
Elle survient lorsque la graisse injectée pénètre accidentellement dans les vaisseaux sanguins, particulièrement si l’injection est effectuée trop profondément dans le muscle fessier. Une fois dans la circulation, la graisse agit comme un caillot qui migre vers les poumons et le cœur, pouvant provoquer une insuffisance respiratoire fulminante et la mort en quelques heures. 70% de décès à la première heure, c’est à dire le temps que les médecins font des examens pour établir le diagnostic.
Nécrose cutané
Une circulation sanguine insuffisante ou une injection excessive de graisse peut entraîner une nécrose tissulaire, c’est-à-dire la mort progressive des tissus. Dans les cas graves, le chirurgien doit exciser des zones entières de peau nécrosée pour arrêter l’infection, laissant des cicatrices permanentes et disfigurantes.
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Infection grave et septicémie
Les conditions non stériles, la mauvaise hygiène et surtout l’absence de suivi post-opératoire amplifient considérablement ce risque. Les fesses étant riches en vaisseaux sanguins, les microbes pénetrent donc rapidement dans le sang. Tout peut partir d’un petit abcès.
Lésions rénales aigues et hémorragies massives
Les hémorragies post-opératoires peuvent entraîner une lésion rénale aiguë par hypovolémie et choc. De même qu’une septicémie. L’accumulation de sang sous la peau, alors que la patiente est déjà rentrée chez elle, vu les surveillances post opératoires de courtes durées qui se font souvent.
A coté de cela, il y’a d’autres complications possibles comme des douleurs neuropathiques chroniques affectant la marche et la vie quotidienne, ou une asymétrie esthetique.
Pourquoi le risque est si élevé?
L’injection de graisse dans les plans musculaires profonds multiplie par 4 le risque de complications graves, notamment d’embolie graisseuse. Les chirurgiens plasticiens expérimentés injectent la graisse en superficie pour éviter les gros vaisseaux sanguins.
Des praticiens au parcours médical ou paramédical douteux exerçant dans des conditions d’hygiène discutables n’aident pas. La graisse peut être mal filtrée et potentiellement contaminée.
L’absence de suivi post-opératoire retarde gravement la detection des complications. Des reportages en caméra caché ont montré qu’en occident également, les petites cliniques s’empressent de sortir les patientes après l’intervention, ce qui augmente les risques.
La montée en puissance des cliniques BBL dans nos villes, exigent de nos autorités des mesures de regulation pour permettre que l’exercice se fasse dans de bonnes conditions par des professionnels reconnus. Et de l’autre coté, sensibiliser sur le fait que les squats a un effet BBL. Ce qui rappelle les bienfaits du sport dans le bien-être.
Par Dr Euclide OKOLOU

