Chaque année, Novembre Bleu rappelle l’importance du dépistage précoce du cancer de la prostate pour sauver des vies. En 2024, les campagnes menées au Congo et au Gabon mettent en lumière des réalités contrastées mais tout aussi préoccupantes. Alors qu’une nouvelle campagne de dépistage du cancer de la prostate démarre au Chu de Brazzaville ce 11 novembre 2025, nous faisons ici le point des données de l’an dernier.
Au Congo : un bilan marqué par des défis financiers
Au CHU de Brazzaville, 534 hommes ont bénéficié d’un dépistage gratuit sur une période de 10 jours, une belle mobilisation pour la santé masculine. Parmi eux, 80 ont eu une demande d’IRM prostatique, examen clé pour détecter des anomalies suspectes.
- Seules 45 personnes ont pu réaliser l’IRM, les autres étant freinées principalement par des difficultés financières.
- Sur ces 45, 18 patients ont dû subir une biopsie pour confirmation.
- Parmi ces 18 biopsies, 15 cas de cancer ont été diagnostiqués, soit 2,8% de l’ensemble des personnes dépistées.
- Fait rassurant, plusieurs de ces patients étaient asymptomatiques, augmentant ainsi leurs chances de guérison grâce à une détection précoce.
Néanmoins, la situation des 35 patients n’ayant pas pu réaliser l’IRM est préoccupante, surtout avec un taux de positivité élevé (33,3%) chez ceux qui ont passé l’examen. Il est impératif de réduire ces barrières financières pour garantir un accès égalitaire aux examens.
Au Gabon : une incidence élevée avec prédominance des formes avancées
Le Gabon présente une incidence de cancer de la prostate de 8,1% lors du dépistage de Novembre Bleu 2024. Malheureusement, la majorité des cas diagnostiqués sont à un stade métastatique, révélant un diagnostic trop tardif. Ces données soulignent la nécessité d’intensifier la sensibilisation sur l’importance d’un dépistage régulier avant l’apparition des symptômes, souvent tardifs.
Par Dr Euclide Okolou
