11/09/2025

Congo: Défis sanitaires et exode rural face au choléra

L’épidémie de choléra en République du Congo reste une préoccupation majeure à la date du 29 août 2025, avec une transmission active, une létalité préoccupante, et une riposte sanitaire confrontée à de nombreux défis logistiques et communautaires.

Situation Épidémiologique Générale

Depuis le début de l’épidémie, un total de 669 cas de choléra a été rapporté, dont 41 cas confirmés en laboratoire et 62 décès, soit un taux de létalité global de 9,3%. Deux départements principaux sont touchés : Brazzaville et Congo-Oubangui, le dernier enregistrant un taux de létalité alarmant de 13,0% (49 décès sur 377 cas), bien supérieur au seuil de contrôle recommandé à 1%.

Répartition Géographique et Dynamique de l’Épidémie

  • Dans le département de Brazzaville (districts de l’île Mbamou et Talangaï), le taux de létalité est de 4,5% (13 décès/292 cas).
  • Dans le Congo-Oubangui (districts de Mossaka–Loukolela), l’épidémie persiste avec une transmission continue, surtout dans les zones isolées comme le long de la rivière Sangha, où l’accès aux soins est limité.
  • Plusieurs villages tels que Mitoula et Mobola ont été gravement affectés, avec un exode partiel ou total des populations après des pics de mortalité survenus récemment (13 décès en moins de deux semaines pour ces deux localités).

Prise en charge et contrôle de l’épidémie

  • Au 28 août 2025, on compte 45 cas actifs, dont seulement 17 sont hospitalisés, majoritairement dans le district sanitaire de Mossaka-Loukolela.
  • Aucune couverture vaccinale n’a encore été réalisée, et les efforts sont centrés sur l’hygiène, la potabilisation de l’eau, et la distribution de médicaments et intrants sanitaires.
  • Des actions de sensibilisation communautaire et de prise en charge rapide sont poursuivies malgré des défis comme la stigmatisation, l’absence d’infrastructures sanitaires et la difficulté d’acheminer les secours dans les zones enclavées.

Défis et Recommandations

  • Les principaux obstacles à la maîtrise de l’épidémie incluent l’absence de postes de santé sur de longues distances, le manque de télécommunications, la logistique coûteuse et difficile, les stocks médicaux insuffisants, ainsi que des croyances et comportements locaux défavorables à la riposte.
  • Le rapport préconise la mise en place urgente de centres de traitement du choléra, l’installation de points de réhydratation orale, le renforcement de l’approvisionnement et de la logistique, ainsi que des actions de communication ciblées pour contrer la stigmatisation.

Par 242santé