Condamnée à 12 mois de prison, pour avoir filmé un médecin à son insu

Mme Eugénie Ivonne Diallo a été condamnée par le Tribunal de la cybercriminalité de Bamako pour avoir filmé et diffusé une vidéo d’un médecin sans son consentement. Cette affaire met en lumière les enjeux de la protection de la vie privée et du respect du secret médical à l’ère des réseaux sociaux en Afrique.

Vidéo virale d’un médecin filmé à son insu à l’hôpital de Bamako IV

En mai 2025, une scène tendue a été filmée à l’hôpital du district de la commune IV de Bamako. Une altercation verbale a opposé une patiente et le Dr Amadou Diarra. Elle était mécontente du temps d’attente pour la prise en charge de son enfant malade. Mme Eugénie Ivonne Diallo, présente sur place, a filmé et publié un extrait où le médecin tendu, s’adressait à son interne en disant: « Ces propos sont injurieux. Faire la visite est un devoir. Si elle est trop pressée, elle va aux urgences ou au privé » (selon nos traducteurs en bambara). Le médecins a été très critiqué par les juges des réseaux sociaux, suite à cette vidéo.

Plainte pour atteinte à la vie privée

Le Dr Diarra, soutenu par l’Ordre des médecins du Mali (CNOM), a déposé plainte pour atteinte à la vie privée et diffamation. Le 27 octobre 2025, le Tribunal de la cybercriminalité a condamné Mme Diallo à un an de prison avec sursis et à une amende d’un million de francs CFA. Elle est également tenue de publier le délibéré du jugement sur sa page TikTok, sous peine d’une astreinte journalière de 500 000 F CFA.

Liberté d’expression vs vie privée : un message fort de la justice

Ce verdict rappelle que la liberté d’expression doit respecter la vie privée et le secret professionnel, surtout dans les structures médicales. « La justice a voulu rappeler que la liberté d’expression ne peut se transformer en violation de la vie privée », a expliqué un membre du CNOM. Cette décision judiciaire va certainement faire jurisprudence, dans un contexte où les contenus viraux sur les réseaux sociaux se multiplient, particulièrement les vidéos filmées dans des lieux publics comme les hôpitaux.

Euclide OKOLOU