Nous avons franchi les portes de la Clinique Nouvelle Vie Medicité, en face du marché Moungali. Plus d’un an après son ouverture, nous sommes impressionnés par ses fauteuils dont le cuir résiste à l’affluence de son hall, preuve que les patients congolais savent respecter un espace lorsqu’on s’en donne les moyens. On sait comment, ils maltraitent les infrastructures publiques. Nous avons remarqué une diversité marquée dans le hall d’accueil. Plus du tiers des accompagnants ce soir semble originaire d’Afrique de l’Ouest.
Un plateau technique qui change la donne
Mais l’atout majeur de Nouvelle Vie Medicité, c’est surtout son plateau technique. Un brazzavillois qui doit faire face à une crise cardiaque ou à un AVC sévère peut y recevoir, des soins qui, il n’y a pas si longtemps, nécessitaient une évacuation à l’étranger. L’établissement bénéficie de quatre blocs opératoires, auxquels s’ajoutent des salles d’interventions dédiées à la cardiologie et à l’ophtalmologie au sein même de chaque service. L’unité d’urgences cardiologiques, avec ses huit lits équipés, illustre ce saut qualitatif inédit dans la gestion des patients graves.
Les médecins et soignants couvrent l’ensemble des spécialités majeures – anesthésie-réanimation, urgences, médecine interne, neurochirurgie, chirurgie cardiaque. D’ailleurs, cette dernière a réalisé en septembre, une première valvuloplastie sur un patient drépanocytaire au Congo. L’on se souvient que le pays était bien parti dans ce domaine, après la renovation du Chu en 2013. Ce qui avait permis à l’ong chaine de l’espoir de réaliser plusieurs interventions à coeur ouvert.
A la Nouvelle Vie Médicité, l’équipe médicale est cosmopolite dominée par des congolais, des cubains et des soudanais. Ce brassage de compétences internationales souligne la pénurie criante de personnel local qualifié et la réalité douloureuse de la fuite des cerveaux du secteur de la santé. Beaucoup de nos médecins partis renforcer leurs expertises à l’étranger, ne reviennent plus. Ce phénomène mériterait que l’on y réfléchisse collectivement.
L’accès aux soins: entre espoirs et inégalités
L’accès à ces soins de qualité reste réservé à ceux qui ont les moyens. La majorité, elle, espère que ces progrès affectent également le secteur public, avec le lancement imminent de l’assurance maladie universelle. Loin d’être un miroir de nos inégalités, Nouvelle Vie Médicité s’affiche comme une pionnière de notre capacité à mieux préserver nos infrastructures et surtout la disponibilité de certaines prises en charges modernes. L’idéal serait que cela profite également à nos étudiants en médecine, en sorte que la jeune génération puisse se former à ces gestes spécialisés auxquels elle n’a pas forcément accès dans les hôpitaux publics où elle fait ses stages hospitaliers.
La Clinique Nouvelle Vie Medicité incarne un modèle d’intégration de la modernité, qui, bien que réservé à un public encore restreint, pose les jalons d’une médecine d’excellence “100% locale”.
Dr Euclide OKOLOU pour 242sante.net
