11/09/2025

Choléra au Congo : la course contre la montre pour sauver les vies dans les zones isolées

Depuis plusieurs semaines, le Congo fait face à une épidémie préoccupante de choléra principalement dans les départements de Brazzaville et Congo-Oubangui. L’état et les communautés se battent pour stopper la propagation et l’enchainement des décès.

Situation épidémiologique inquiétante

Au 19 août 2025, le bilan totalise 471 cas suspects, dont 36 cas confirmés, et 35 décès, avec un taux de létalité global de 7,4%. Le district sanitaire de Mossaka-Loukolela affiche un taux de létalité particulièrement élevé de 11,1%, suivi de Brazzaville avec 4,8%

Il convient de noter que sur 101 alertes enregistrées, 21 décès survenus dans la communauté, au district sanitaire de Loukolela, n’ont pas encore été investigués ni confirmés comme étant dus au choléra. Cette situation suggère que le nombre réel de décès liés à l’épidémie pourrait être sous-estimé.

Par ailleurs, plus de 70% des décès confirmés se sont produits dans la communauté, soulignant les difficultés d’accès rapide aux soins dans certaines zones. L’épidémie touche majoritairement les hommes (60,5% des cas) et la tranche d’âge des 15-24 ans (19,1%). Les personnes âgées de 65 ans et plus présentent le taux de mortalité le plus élevé (18,2%). Les foyers les plus actifs sont localisés dans des zones comme Nzeté Moko, Mbamou Centre, Mossaka et ses environs, où l’accès à l’eau potable et à l’assainissement reste fragile.

Mesures de riposte engagées

Des laboratoires mobiles sont déployés dans les zones touchées

Plusieurs actions ont été menées pour freiner la propagation du choléra. Notamment, la réhabilitation de 2 forages supplémentaires à Kitengué dans le district de l’Île Mbamou porte le total à 9 forages fonctionnels sur 11. Il a également été distribué des dispositifs de lavage des mains dans des postes de police et de gendarmerie. Par ailleurs, la surveillance épidémiologique est renforcée avec des investigations actives des cas.

Des centres de traitement du choléra (CTC) sont en cours d’aménagement, dont celui de Loukolela où des toilettes et fosses à fluides ont été réalisés. Plusieurs patients actifs sont pris en charge dans ces centres, certains étant hospitalisés dans le district sanitaire de Mossaka-Loukolela. Parallèlement, des campagnes de sensibilisation communautaire sur l’hygiène, la potabilisation de l’eau et les mesures de prévention et contrôle des infections (PCI) sont déployées.

Défis et perspectives

Les défis majeurs incluent la mobilisation de fonds domestiques pour la riposte, la dotation des structures sanitaires en médicaments et kits de test, ainsi que la formation du personnel de santé aux protocoles de prise en charge.

Projet de mise de place de 15 cliniques mobiles avec l’aide du secteur privé local
En complément, l’État congolais invite les entreprises privées, notamment des secteurs des hydrocarbures et des télécommunications, à s’impliquer via leur responsabilité sociétale dans la mise en place de 15 cliniques mobiles. Ces cliniques mobiles seront équipées pour offrir des soins de base, des consultations, des urgences et de la télémédecine, renforçant ainsi considérablement l’accès aux soins pour les populations isolées.

Cette crise sanitaire met en lumière l’importance d’un engagement soutenu à long terme en matière d’hygiène, d’assainissement et d’accès aux soins pour protéger durablement les populations vulnérables face au choléra. A coté de cela, il y’a aussi le problème général d’éducation à la santé. Le taux de mortalité élévé, hors du système de soins, dans le Congo-Oubangui est une conséquence de ces lacunes.

242sante