Ces pharmaciens voleurs de médicaments

Les pharmacies publiques en Afrique ne sont pas toujours suffisamment dotées en médicaments. Les patients se plaignent fréquemment de ne jamais ressentir l’impact des dons ou des dotations que ces structures reçoivent, ce qui contribue à un sentiment de frustration et de défiance. Ces manques sont malheureusement amplifiés par des cas récurrents de vol et de détournement au sein même de ces pharmacies.

Vol de médicaments à la PMI de Cocody (Abidjan)

En Côte d’Ivoire, une affaire jugée actuellement au pole économique et financier, implique la pharmacienne de la PMI de Cocody. En 2021, un audit a révélé la disparition de produits pharmaceutiques d’une valeur de plusieurs millions de FCFA. Interrogée, la responsable de la pharmacie reconnaît avoir remis les médicaments à une ONG appelée « Amis Consolateurs des Enfants ». Les contacts qu’elle avait du responsable de l’ONG ne passent plus. ​L’affaire est renvoyée au 5 novembre prochain.

Vol de médicaments à Brazzaville

Au Congo Brazzaville, un précédent marquant s’est déjà produit au CHU de Brazzaville en 2019. Trois agents de la pharmacie hospitalière, avec à leur tête l’un des pharmaciens, ont été arrêtés pour vol organisé de médicaments. Ce réseau subtilisait chaque semaine 300 000 fcfa de médicaments (selon leur version) qu’il revendait à 100 000 fcfa. Ils causaient une véritable perte pour la structure publique et une pénurie pour les patients.

Durant la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, au Congo, des suspicions fortes de détournement de médicaments ont émergé. Faute d’enquêtes approfondies, la gestion de certains aspects logistiques a été confiée à l’armée pour tenter de sécuriser les stocks.

Des observateurs estiment que la piste des médicaments volés dans nos pharmacies publiques conduit vers les vendeurs de médicaments de la rue et vers les ONG qui gerent des cliniques dans nos quartiers. A ce propos, une étude de l’institut d’études de sécurité (ISS) prétend que « Dans les grandes villes comme Brazzaville et Pointe-Noire, l’approvisionnement en médicaments est assuré à 59 %par le secteur privé et à 28 % par le commerce illégal (bana manganga), les 13 % restants étant fournis par le système de santé public.

Tout ceci illustre à quel point les produits destinés aux pharmacies publiques peuvent être détournés ou volés. Dès lors, il est urgent que les pouvoirs publics africains ouvrent les yeux et mettent en place des mécanismes de contrôle efficaces pour lutter contre ce fléau qui compromet gravement la santé publique.

​Par 242sante.net