Les taxi-motos sont de plus en plus utilisés au Congo. L’imposition récente de l’autorité de l’état a conduit au respect scrupuleux du port obligatoire des casques par le conducteur et son passager. Les casques passagers étant utilisés par les différents clients, ces derniers sont exposés à des risques sanitaires cutanés souvent méconnus. La Dr KOUNKOU Sintia, dermatologue à l’hopital militaire de Pointe- Noire a bien voulu nous éclairer sur ces infections contagieuses, bien que le plus grand risque des taxi-motos soit ailleurs.
Les infections du cuir chevelu et de la peau liées au partage de casque
La pédiculose (poux de tête) se transmettent facilement par contact direct et par objets partagés comme les casques. Très contagieux, ils provoquent un prurit intense et des lésions de grattage.
La teigne, la menace fongique majeure, est une infection hautement contagieuse qui atteint généralement les enfants, mais aussi les adultes. Elle se transmet par contact direct, par les mains contaminées et par les objets partagés. Avec les casques de taxi-moto peu hygiéniques, le risque est bien réel.
La folliculite du cuir chevelu, causée par des staphylocoques dorés (Staphylococcus aureus), la folliculite infecte les follicules pileux et se transmet par contact direct et par objets contaminés, dont les casques.
L’impétigo manuporté se transmet par contact cutané direct et par linge ou vêtements contaminés. Le contact prolongé avec les mousses humides d’un casque partagé augmente ce risque.
Les furoncles, ces abcès cutanés, dus aux staphylocoques, peuvent se transmettre via des objets contaminés, notamment les casques portant des traces de pus ou de croûtes.
La gale est aussi un risque à surveiller malgré une transmission moins fréquente par casque, car elle nécessite un contact plus prolongé.
Comment se protéger en utilisant les taxi-motos ?

La Dr KOUNKOU Sintia recommande une hiérarchie de prévention simple et efficace. Une personne qui se déplace fréquemment en taxi-moto peut disposer de son propre casque: un casque personnel homologué reste la mailleure stratégie. A défaut, elle suggère de mettre un foulard, une charlotte ou un calot à usage unique entre notre cuir chevelu et le casque partagé. Cette barrière bloque efficacement plusieurs germes. De plus, il convient de nettoyer ce foulard à l’eau chaude et bien le repasser.
La vraie priorité: le risque vital du non port du casque
Le risque sanitaire le plus grave des taxi-motos n’est pas la teigne ou les poux, mais l’absence totale de casque. L’impact des taxi-motos sur la santé publique révèle surtout des milliers de morts chaque année par accidents routiers, des traumatismes crâniens graves facilités par l’absence de protection et une réduction reconnue de 55 à 74 % de ces risques lorsque le casque est porté.
Euclide OKOLOU
Avec la participation du Dr KOUNKOU Sintia, Dermatologue

