Le marché du Brazilian Butt Lift (BBL) et des injections esthétiques connaît une véritable explosion à Kinshasa et dans les grandes villes de RDC depuis quelques années. Les centres spécialisés et « boutiques médicales » se multiplient, attirant une clientèle majoritairement féminine, jeunes et adultes, souvent influencée par les réseaux sociaux et la concurrence sociale.
Des sommes pouvant servir au démarrage d’une entreprise sont déboursées chaque jour, car ces cliniques appliquent des tarifs variables selon le niveau de prestation et leurs réputations. De 1 000 à 7 500 USD pour une augmentation des fessiers par injection (BBL). Certains instituts proposent des formules combinées « hanches + fesses » pour 1 300 USD. Des femmes d’affaires, épouses et maîtresses de personnalités politiques s’y adonnent de plus en plus localement, pour bénéficier d’une assistance des proches dans la période suivant l’intervention. Les premiers jours seraient très désagréables.
En plus des douleurs connues, il est rapporté des risques infectieux et d’embolie graisseuse pouvant être mortels. Certains Kinois s’interrogent sur la formation réelle et l’expertise des opérateurs, ainsi que sur les conditions d’hygiène et de sécurité dans leurs lieux d’exercice. C’est probablement cette inquiétude qui a été exprimée par le député Guy Mafuta, qui a interpellé le ministre de la Santé en ces termes :
« Depuis un temps, il est observé un foisonnement d’interventions chirurgicales esthétiques, notamment celles dites « Brazilian Butt Lift (BBL) », dans plusieurs cliniques, centres médicaux et boutiques dites « médicales » de la ville de Kinshasa sous le regard inactif de l’autorité, frisant une acceptation tacite ».
Guy mafuta
Son inquiétude se comprend lorsqu’on pense à l’histoire de Laetitia Kifwame Lubo rapportée récemment par la presse locale. Elle aurait subi un BBL le 07 octobre dernier au centre Le Jourdain, d’une certaine docteure Malonda, qui serait célèbre sur TikTok pour ses vidéos d’esthétique. Rentrée chez elle tard dans la nuit, elle a été retrouvée morte à l’aube. Sa famille a porté plainte contre la clinique et la doctoresse.
Rappelons que la RDC ne dispose actuellement d’aucun cadre légal précis pour encadrer ces pratiques esthétiques. Ce vide juridique favorise la prolifération des centres non homologués et expose les clientes à des risques majeurs, surtout en l’absence de contrôle systématique et de formation médicale vérifiée.

